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L'auteur nous livre ici une rflexion stimulante sur la signification de la persistance et de l'amplification du phnomne corporatif, en s'efforant d'chapper aux jugements de valeur simplistes rcurrents le concernant.
Insistant d'abord sur l'importance de la dimension identitaire de la crise "multipolaire" du monde du travail, Jacques Capdevielle met en relation le corporatisme avec la rapparition des identits de mtier depuis plus d'une dizaine d'annes. Puis, s'attardant plus particulirement sur le dtail des vnements de 1986-1987 et de 1995, l'auteur entend montrer en quoi ce retour du corporatisme est un processus en renouvellement, qu'on ne saurait lire de faon univoque: au milieu des annes 1980, il faisait cho au "silence des responsables politiques qui caractrise notre modernit"; avec le mouvement de 1995, un nouveau cycle idologique s'ouvre, o l'on voit les interrogations d'habitude implicites (notamment sur le rle de l'tat) se transformer en "questions socitales explicites adresses au pouvoir politique ".
Ds lors, J. Capdevielle s'interroge sur l'avenir du corporatisme, et notamment remet en cause son caractre suppos d'"exception franaise". Il voit dans les vnements de Seattle un rveil des socits civiles contre l'auto-lgitimation de la mondialisation, et constate l'chelle internationale une re-lgitimation gnrale des intrts particuliers. Le regain du corporatisme se traduirait pour l'avenir par un largissement indit de l'espace public. La vertu du corporatisme, remarque l'auteur, est d'agir comme un rvlateur des manques politiques.