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Étudier l'électrification de Bordeaux, c'est suivre une aventure économique et politique. De 1887 à 1919, le rôle de la municipalité se borne à réglementer l'occupation du domaine public et à octroyer des concessions aux opérateurs privés, chargés du développement de l'électrification. Mais, de 1919 à 1956 — fait rare en France et qui mérite d'être souligné — c'est la ville qui assura la production et la distribution de l'énergie électrique sur le territoire communal. Fernand Philippart d'abord, puis Adrien Marquet à partir de 1925 entreprirent de faire de la Régie Municipale du Gaz et de l'Électricité de Bordeaux la vitrine de l'œuvre municipale. En 1946, la R.M.G.E.B. ne fut pas nationalisée, mais la très forte propension à la hausse de la consommation d'électricité des années cinquante conduisit Jacques Chaban-Delmas à céder le secteur électrique à l'EDF en 1956. Entreprendre l'histoire de l'électricité à l'échelon local, c'est donc, d'une part, observer les étapes de diffusion d'une nouvelle technique appelée à modifier les conditions de production, de consommation et d'habitat et, de l'autre, mettre en évidence la part qui, dans un tel processus, incombait à l'autorité.