Résumé
Si la « grande » mythologie, l'olympienne en particulier, est depuis toujours
l’enfant chéri des savants et la muse des artistes, il n’en va pas de même
avec la « petite » mythologie (dénomination attribuée aux frères Grimm):
volontiers reléguée dans la chambre des nourrices et la sphère des enfants, un
consensus quasi universel la considère comme un « sous-genre » alors qu’en
réalité, elle est dépositaire d’une mémoire mythique et poétique aussi
précieuse que sa grande sœur classique. Les traditions orales, véhiculées en
particulier par les contes, représentent un vivier inépuisable de motifs qui
rejoignent bien souvent, par la structure, les thématiques et les
signifiances, la « grande » mythologie: les deux entretiennent des relations
intimes, parlent un même langage, il est vrai aux variantes multiples, mais au
même grand cœur.
L’objectif principal des travaux réunis dans ce volume est de porter non
seulement à la lumière du jour toute cette mémoire ancestrale, mais d’établir
des ponts entre les deux continents du « savant » et du « populaire », à tort
séparés par une frontière invisible et longtemps considérée comme étanche: une
thématique « savante » a presque toujours son pendant « populaire », et
inversement.