Résumé
Cette édition critique de la première tragédie consacrée en France au
personnage de Spartacus permet de situer Bernard-Joseph Saurin dans le milieu
intellectuel des Encyclopédistes. Sa tragédie de 1760, remaniée en 1769, se
propose « école publique de morale », s'inscrivant pleinement dans le
programme idéologique et artistique des Lumières. Les trahisons faites par
Saurin sur le Spartacus historique sont à replacer dans l’histoire de la
construction de l’identité nationale portée par le Tiers-Etat à l’horizon de
la Guerre de Sept ans. Elles sont à inscrire dans l’invention du grand homme
proposée par le XVIIIe siècle, notamment par les tragédies à « propagande
philosophique » post-voltairiennes.