Les Chômeurs de Marienthal

  • De : Paul Felix Lazarsfeld, : Marie Jahoda, : Hans Zeisel
  • Traduit par : Françoise Laroche
  • Préface de : Pierre Bourdieu
  • Paru le : 1982
  • Éditeur : Les Éditions de Minuit
  • Collection(s) : Grands documents (60)
  • Nombre de pages : 144
  • Format : 18 x 11,5 x 1 cm
  • Poids : 120 g
  • Référence : 9782707306050
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Résumé

En 1830 Hermann Todesko fonde une filature de lin. Rapidement l’usine devient le phare de l’activité à Marienthal. Des activités de tissage, la fabrication de rayonne, toute une diversification de métiers textiles accompagnent le gros essor de l’usine. Sur 478 familles implantées à Marienthal en 1930, 450 d’entre elles gagnent leur vie à l’usine. Aussi, quand après la grande grève nationale du textile en 1925, l’usine est contrainte de ralentir puis de cesser toute activité cinq ans plus tard, la “mort sociale” s’installe. Enquêtant sur place, l’équipe de Lazarsfeld entreprend de radioscoper une population soumise à la gangrène du chômage. En quelques mois la vie s’éteint à Marienthal, tout se meurt subitement. La nourriture commence à manquer, certains produits de base sont rationnés. Les chaussures se font rares. Et pour les individus commence la non-vie, les besoins s’étiolent, on ne lit plus les journaux, on n’écoute plus la radio. L’effort physique se réduit à néant, l’attrait de Vienne toute proche ne pousse même pas aux déplacements.
Dans cette “vie sans but et sans espoir”, le choix est entre l’indifférence, la résignation, l’effondrement et le désespoir.
Les individus suppriment de leur vocabulaire les mots avenir, résistance, combat, projet. Reste le temps. “Le temps de ne rien faire.” Ce temps qui pose problème parce qu’il est le seul lien au réel. Et qu’à Marienthal, c’est la réalité qu’on cherche à fuir.