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« Ce n’est pas la fin du siècle qui me concerne, c’est le commencement de l’autre… Je me sens très vingtième siècle. C’est au vingtième siècle que l’on inaugurera mon petit buste au Luxembourg… », écrivait avec humour Jean de Tinan en juillet 1898, quelques mois avant de mourir à l’âge de 24 ans.
Depuis la réédition de ses Œuvres complètes en 1980, une partie de sa correspondance a été publiée et, en 2016, un volume de son Journal et une très importante Biographie ont permis de découvrir cette figure attachante, d’une sensibilité d’écorché et d’une ironie salvatrice, lucide sur les travers d’une époque, refusant d’être dupe de la comédie du paraître et de tous les snobismes.
Ses lettres à Madame Bulteau, enrichies d’inédits, éclairées de notes nombreuses, couvrent les derniers mois de sa vie, au cours desquels, cloîtré dans sa chambre de malade et rêvant de partir pour Venise, il lutte avec courage contre l’absurde. Au fil de ses confidences, petits et grands événements de la vie politique, littéraire et artistique retrouvent une savoureuse actualité, tandis que se révèle en filigrane la quête de l’authentique « d’un jeune homme de ce temps », selon la préface de son roman Penses-tu réussir ! Mais « ce temps » est aussi le nôtre : le document spirituel et émouvant que nous offre cette correspondance fait de Tinan « notre perpétuel contemporain ».